Jean Amrouche

Pourquoi vous présenter Jean Amrouche ? Tout simplement parce que le comité France Etats-Unis de Loir-et-Cher est domicilié dans la maison associative qui se situe au 10 allée Jean Amrouche à Blois. Et aussi parce qu’il a côtoyé Paul Claudel qui a été président national de l’association France Etats-Unis dans les années 1960.

 

JEAN MIHOUB AMROUCHE

ÉCRIVAIN, POETE, JOURNALISTE, HOMME DE LETTRES

Né en 1906 en Kabylie dans une famille convertie au catholicisme, Jean Amrouche a passé son enfance en Algérie et en Tunisie où son père a été naturalisé français en 1911. Brillant élève, il ira étudier en France à l’École normale supérieure de Saint-Cloud et il suivra les cours de l’École militaire de Saint-Maixent dont il sortira sous-officier. De retour en Afrique du Nord il devient professeur de lettres en Algérie et en Tunisie. C’est à cette époque qu’il commence à écrire de la poésie et publie deux ouvrages : Cendres et Etoile secrète. En 1939, il publie Chants berbères de Kabylie qui est son livre le plus connu. Mobilisé à Tunis comme lieutenant de tirailleurs, il est démobilisé à l’armistice, et reprend ses cours au Lycée Carnot de Tunis. C’est à Tunis qu’il rencontre et épouse Suzanne Molbert, jeune professeur agrégé de lettres classiques. Ils auront deux enfants, Catherine et Pierre.

A la rencontre de De Gaulle

En 1943, il rejoint De Gaulle à Alger et le rencontre plusieurs fois. De Gaulle le charge des émissions radio littéraires de la France Libre. À Alger, il fréquente le monde des Lettres et de la Politique. Ses amis sont Antoine de Saint-Exupéry, Max-Pol Fouchet, Jules Roy, André Gide, Albert Camus, le général Catroux. Il débarque en Provence comme reporter de guerre et gagne Paris où il retrouve De Gaulle. Il dirige une revue littéraire, l’Arche, fondée à Alger avec André Gide. Visitant les pays de la Loire, il revient à Sargé-sur-Braye, où il achète aux enchères une vieille maison de notaire rue Basse.

Dialogue avec Paul Claudel

Rédacteur en chef à la radio nationale, il produit une émission littéraire et des entretiens radiophoniques avec les grands écrivains français : Paul Claudel, André Gide, François Mauriac. Ces entretiens radiophoniques sont encore écoutés de nos jours sur France-Culture. Concerné par la misère des populations indigènes en Algérie, il avertit De Gaulle du danger qui approche et que ses amis nationalistes algériens lui prédisent ; Ferhat Abbas est un de ses amis intimes.

Les accords d’Evian

En 1954, la guerre d’Algérie commence et sera pour Jean Amrouche un déchirement entre sa passion pour la France et sa culture, et l’Algérie dont il est resté toujours un enfant. Prenant sa plume de journaliste il s’attache à convaincre que la guerre d’Algérie est une sale guerre au déshonneur de la France. De 1954 à 1962, il publie des dizaines d’articles dans Le Monde, L’Express, France Observateur, tous appelant à la paix. Durant toute cette période, il écrit et rencontre De Gaulle. Ce dernier, de retour au pouvoir, lui confie la mission secrète de négocier les accords de paix avec les dirigeants du FLN. Cette mission aboutira en partie grâce à lui aux accords d’Évian en mars 1962. Rongé par un cancer, Jean Amrouche décède à Paris le 16 avril 1962, entouré des siens. Il repose, selon son vœu, dans le cimetière de Sargé-sur-Braye, ce village qu’il aimait tant et qu’il avait découvert dans les années 30.

À sa mort, le général de Gaulle a écrit une lettre de condoléances à sa femme Suzanne où il dit « Jean Amrouche fut une âme, il a été mon compagnon lorsque c’était méritoire ».

 

Cet article est extrait du bulletin municipal de Sargé-sur-Braye n°15 de décembre 2015.